Ce matin, nous sommes allées avec Kelly à l’école
Ce matin, nous sommes allées avec Kelly à l’école que gèrent les pères Michel et Darek pour y repeindre des volets. Ça m’a permis d’échanger énormément avec Kelly, sur notre ressenti ici et sur la vie et ce que nous en attendons. Nous nous sommes bien salies. Nous avons bien ri. C’était chouette.
L’après-midi est pesante car le départ de Kelly approche. Elle est comme moi, une corde vibrante, alors c’est difficile. On ne sait pas quoi faire, quoi commencer. L’air que l’on respire a déjà un parfum d’adieu. Le temps que Kelly finisse de se préparer, je fais un atelier vernis à ongles sur les filles. Elles sont ravies avec leurs doigts peinturlurés de bleu, rose, jaune. L’heure de dire au revoir aux enfants arrive pour Kelly alors que la pleine lune nous irradie déjà. Ils sont tristes de la voir partir. Fianakavina anay. Nous sommes une famille.
La valise de Kelly est chargée sur le toit du taxi-brousse et nous mangeons dans une des gargotes de Mampikony, quelques brochettes de zébu et mini-pizza. Un petit sourd et muet qui vient souvent à la mission profite de nos restes.
Le taxi-brousse a klaxonné. Nous accompagnons notre camarade à sa place. Elle m’invite à lui rendre visite en Espagne. Quand je ferai Saint-Jacques de Compostelle, je passerai lui rendre visite. Elle a les yeux bien humides et j’ai moi-même une boule dans la gorge. Le temps et ses manières fuyantes et irréversibles !
A table désormais, je suis la seule Française mais le père Darek continue néanmoins à me traduire gentiment ce qui se dit en polonais. J’essaie de capter le maximum de choses. Mais il faut avouer que ce n’est pas simple comme langue. A chaque fois que je sors une phrase, Justin Daniel Bieber me regarde d’un air de dire « Mais d’où tu parles polonais, toi ? » Je ne pensais pas que ça me servirait, surtout ici à Madagascar, c’est assez improbable.
Dans la voiture du retour, je demande aux garçons quelques précisions grammaticales. J’en apprends plus en quelques minutes qu’avec la méthode Assimil’.
Nie jest czas honoru, jest czas spic. Un bon gros dodo !